L’American Journal of Clinical Nutrition de février 2010 a publié deux articles concernant la consommation d’acides gras saturés et le risque d’accidents cardio-vasculaires : une méta-analyse et un éditorial effectués par les mêmes auteurs parmi lesquels RM Krauss.
La méta-analyse aboutit à la conclusion suivante que je traduis au plus près : « la méta-analyse faite à partir d’études épidémiologiques prospectives a montré il n’y a pas de données prouvant qu’une alimentation riche en acides gras saturés soit liée à une augmentation du risque d’accidents coronaires ou d’accidents vasculaires cérébraux ».
L’éditorial qui comprend 132 références bibliographiques montre la complexité des données de la littérature et souligne la nécessité de réduire la consommation de sucres raffinés.
Les conclusions et les commentaires des auteurs ne vont pas tout à fait dans le sens de ce qui est dit actuellement et une note indique qu’ils sont publiés sous la responsabilité des auteurs et non des organismes de recherche auxquels ils appartiennent.
Des opinions contradictoires sont toujours utiles car elles suscitent des interrogations. Un type d’alimentation est difficile à catégoriser car il comporte une multitude de paramètres et n’est pas nécessairement constant au cours des années chez le même individu. Une méta-analyse rassemblant plusieurs études et comportant des résultats opposés peut « neutraliser » le résultat global. Ce ne serait pas tant la réduction des acides gras saturés que l’apport d’acides gras de type oméga-3 qui importerait, à condition de le pas augmenter l’apport calorique.
Les résultats précédents ne semblent cependant pas de nature à mettre en cause le régime méditerranéen mais il est peut-être possible de l’agrémenter de temps en temps par un peu de beurre.