Le diagnostic biologiqued’une infection par le virus A (H1N1) peut présenter des difficultés comme le souligne un commentaire paru dans NEJM du 3 décembre 2009.La technique de référence pour l’identification du virus est la RT-PCR, real-time reverse-transcriptase polymerase chain reaction. Les conditions de prélèvement, notamment le point de prélèvement, nasopharyngien ou endotrachéal, peuvent conduire à des résultats différents.
Les données de l’InVS (Institut de Veille Sanitaire) concernant les cas graves ou mortels d’infection par le virus A (H1N1) comportent des cas confirmés biologiquement et des cas probables, non confirmés biologiquement. Voir ce document et la définition des cas probables selon l’InRS : Cas probable : forme clinique grave sans autre étiologie identifiée, dont le tableau clinique et l’ensemble des renseignements fournis au médecin évoquent le diagnostic de grippe même si la confirmation biologique n’a pu être obtenue. Le bulletin ne donne pasla répartition cas réels et cas probables.
Sur le plan épidémiologique, quand il s’agit de malades présentant des symptômes évocateurs de grippe tels qu’il faille les hospitaliser, souvent dans des unités de soins intensifs, ou suffisamment graves pour conduire à la mort, il est primordial d’avoir les résultats de la RT-PCR. Si un résultat négatif, contraire à l’attente du clinicien, est obtenu, un deuxième prélèvement peut être effectué et s’il donne encore un résultat négatif, peut-être faut-il alors le considérer comme tel. Le but est d’éliminer autant que faire se peut les cas probables qui, vus un peu différemment, pourraient devenir douteux, voire négatifs. Une multitude d’incertitudes, même convergentes, crée une présomption mais n’apporte aucune certitude. Sur le plan pratique, en cas de suspicion d’une grippe A (H1N1) chez un malade nécessitant une hospitalisation, un traitement antiviral doit être mis en route immédiatement sans avoir connaissance des résultats des analyses.
La présence du virus, confirmée biologiquement, doit rester la règle pour poser le diagnostic de la maladie. Il faut en outre prendre en compte divers autres facteurs propres au malade, particularités, antécédents, troubles concomitants, susceptibles de modifier le cours de l’infection, pour mieux cerner les éventuelles mesures à prendre. Comme les observations des cas mortels ou graves existent dans les services hospitaliers il serait intéressant que le bulletin de l’InVS apporte des précisions sur la population touchée, enfants, femmes enceintes, gros, asthmatiques, usage du Tamiflu* et peut-être du paracétamol, surinfections bactériennes…. Ces données provenant d’observations françaises compléteraient alors utilement les données de la littérature internationale.
Aux personnes qui veulent connaître l’évolution de la grippe en France, je conseille de consulter directement l’InVS en souhaitant que cet organisme public donne prochainement davantage d’informations sur les cas réels et probables et sur les particularités des malades gravement touchés ou décédés.