Des auteurs canadiens de Québec décrivent dans le NEJM du 3 décembre 2009 l’émergence d’une résistance à l’oseltamivir du virus A (H1N1) au sein d’une famille.
Un garçon de 13 ans, le fils, asthmatique, présente une grippe confirmée par RT-PCR et est traité par oseltamivir. Le père, insuffisant respiratoire, la mère et les 2 sœurs sont mis sous oseltamivir. Le père, 24 heures plus tard, commence à présenter des manifestations de grippe notamment une toux, un prélèvement fait quelques jours plus tard se révèle positif par RT-PCR. Dans les 2 cas, l’évolution clinique a été sans problèmes.
L’originalité de ces 2 observations réside dans le fait que le virus A (H1N1) du fils était sensible à l’oseltamivir alors que celui du père était résistant et qu’il présentait une mutation (H275Y) au niveau de la neuraminidase.
Les auteurs supposent que le traitement prophylactique post-exposition à base d’oseltamivir pourrait favoriser les mutations du virus. Un virus muté n’est pas nécessairement plus agressif que le virus standard mais est insensible à l’effet de l’antiviral concerné (dans le cas présent l’oseltamivir) mais il restait sensible au zanamivir.
Un autre article du NEJM montre, à partir des données de la littérature, qu’un traitement par inhibiteur de la neuraminidase (oseltamivir, zanamivir) débuté à l’apparition des symptômes grippaux diminue la gravité de la maladie.