Dans un article paru dans le Lancet du 17 octobre 2009, des auteurs tchèques ont étudié l’influence de l’administration de paracétamol comparativement à un placebo, lors de vaccinations, sur la fièvre post-vaccinale et sur l’efficacité vaccinale mesurée par l’induction d’anticorps.
L’étude a été menée sur des nourrissons de 9 à 16 semaines pour la primo-vaccination et 12 à 15 mois pour le rappel. Les vaccins utilisés provenaient du Laboratoire GSK : vaccin pneumococcique, vaccin hexavalent type Infanrix* hexa et vaccin rotavirus. Le paracétamol était administré en suppositoire lors de la vaccination puis toutes les 8 heures pendant 24 heures.
Les résultats ont montré que l’administration préventive de paracétamol réduisait considérablement la poussée de température post-vaccinale, surtout lors de la première administration du vaccin, ainsi que l’inconfort post-vaccinal ; mais parallèlement elle diminuait, certes modérément, la formation de la plupart des anticorps induite par les vaccins et donc probablement leur efficacité immunogène.
Les auteurs concluent que l’administration systématique de paracétamol lors des vaccinations ne doit pas être recommandée.
Si on extrapole ces résultats obtenus avec des vaccins aux maladies infectieuses elles-mêmes, fréquentes chez l’enfant, on peut penser que l’administration de paracétamol altère les mécanismes de défense contre ces maladies. La prescription systématique de paracétamol au cours des maladies infectieuses fébriles serait une pratique à abandonner.
Puisque la grippe A H1N1 et la grippe saisonnière sont à l’ordre du jour, je conseillerais aux personnes qui en ressentent les symptômes de renoncer, autant que faire se peut, à la prise de paracétamol et de toute autre anti-inflammatoire.
J’ai déjà plaidé à maintes reprises dans Pharmacorama contre le recours systématique aux antipyrétiques dans les infections fébriles, voir article 1, 2, 3 et aussi 4.