Nous avons fait part de l’apparition de la grippe porcine, appelée maintenant H1N1, dans une note d’avril 2009. Depuis lors on en a beaucoup parlé mais en apportant peu de données nouvelles susceptibles d’applications pratiques. On sait qu’elle s’étend, qu’elle peut être mortelle, qu’elle se manifeste comme une grippe saisonnière, voir article 1 et article 2, qu’elle serait plus grave chez la femme enceinte mais on n’a, semble t-il, pas de données nouvelles sur l’efficacité des antiviraux et on attend le vaccin.
Le vaccin est considéré comme l’arme absolue contre cette grippe H1N1 mais certains hésiteraient à se faire vacciner. Le BMJ du 25 août 2009 rapporte les résultats d’une enquête effectuée entre mars et mai 2009, à Hong Kong auprès du personnel médical, médecins et infirmières essentiellement, à qui on a demandé si elles acceptaient de recevoir le vaccin antigrippal lorsqu’il serait disponible. Sur plus de 2000 réponses, environ la moitié des personnes étaient disposées à recevoir le vaccin pour se sentir protégées et suivre les recommandations mais l’autre moitié préférait décliner le vaccin craignant ses effets indésirables ou son inefficacité. Voir aussi le commentaire qui accompagne cet article.
Cette enquête révèle la perplexité du personnel médical de Hong Kong en matière de vaccination contre la grippe H1N1. Il semble que les mêmes réticences existent en France.
Le NEJM vient de publier on line 4 articles concernant la grippe A (H1N1). Le premier et le deuxième article montrent que les vaccins, l’un sans adjuvant et l’autre avec un adjuvant, sont immunogènes, c’est-à-dire entraînent, même avec une seule injection, un taux d’anticorps en principe suffisant pour prévenir la maladie, et ont des effets indésirables proches de ceux que l’on observe avec le vaccin traditionnel dans les trois semaines qui suivent la vaccination. Le troisième article montre que, en règle générale, on trouve des anticorps contre le virus A (H1N1) chez les personnes nées avant 1950 et pas chez les personnes nées après 1980 ; par ailleurs la vaccination par le vaccin antigrippal traditionnel n’a pas entraîné la formation d’anticorps contre le virus A (H1N1). Le quatrième article est un commentaire des précédents résultats.
Plusieurs articles concernant le vaccin antigrippal classique sont déjà présents dans Pharmacorama.