On sait qu’un certain nombre de médicaments sont susceptibles de provoquer comme effets indésirables des atteintes des valvules cardiaques.
Un article paru dans le Lancet du 15 août 2009 intitulé « Drug-induced fibrotic heart disease » fait une mise au point sur les médicaments susceptibles d’entraîner des atteintes valvulaires cardiaques.
Ces médicaments sont
- Des antimigraineux, dérivés de l’ergot de seigle
- Méthysergide ou Désernil*
- Ergotamine, Gynergène caféiné*
- Des anorexigènes retirés du commerce
- Fenfluramine et dexfenfluramine
- Des agonistes dopaminergiques utilisés dans la maladie de Parkinson ou l’hyperprolactinémie
- Pergolide ou Celance*
- Cabergoline ou Dostinex*
- Et aussi un produit utilisé comme drogue, l’ecstasy ou MDMA, méthylènedioxyméthamphétamine.
La gravité de ces atteintes augmente avec la dose et la durée de prise des précédents produits.
Les lésions valvulaires sont mises en évidence par échocardiographie mais il faut bien sûr différencier par le contexte celles qui sont d’origine spontanée et celles qui sont induites par les médicaments.
Le mécanisme considéré comme responsable de ces atteintes est la stimulation excessive des récepteurs 5HT2B de la sérotonine soit par la sérotonine elle-même libérée en excès soit par des agonistes (médicaments ayant comme propriété principale ou accessoire la stimulation des récepteurs 5HT2B ; la plupart des médicaments impliqués ont des effets divers et complexes). L’atteinte des valvules cardiaques au cours du syndrome carcinoïdien où il y a une libération excessive de sérotonine est connue depuis longtemps.