L’insuline glargine est un analogue de l’insuline humaine. L’insuline humaine est un polypeptide formé de 2 chaînes réunies par 2 ponts disulfure, voir Insuline. L’insuline glargine s’en différencie par addition de 2 résidus arginine et substitution de l’asparagine par la glycine ; elle a le même mécanisme d’action que l’insuline mais une plus longue durée d’action.
La revue Diabetologia vient de publier, juillet 2009, 4 articles concernant les insulines et le risque de cancer, article 1 (Hemkens), article 2 (Jonasson), article 3 (Currie), article 4 (Colhoun), suivis d’un commentaire général. Selon les deux premiers articles, l’insuline glargine augmenterait, plus que les autres insulines, la fréquence des cancers en accélérant le développement de cellules tumorales déjà présentes chez les diabétiques.
Il s’agit d’études cliniques complexes où de multiples paramètres sont à prendre en compte avec résultats contradictoires et biais d’interprétation donnant lieu à des controverses non dépourvues d’arrières pensées commerciales.
En pratique, pour les diabétiques déjà traités par insuline glargine, l’augmentation de risque de cancer, dans le pire des cas, ne paraît pas suffisamment importante pour justifier le passage en urgence à une insuline humaine classique… Les choses vont peut-être se clarifier au cours des prochains mois…
A ce propos, il faut rappeler que la commercialisation de l’insuline inhalée, Exubera*, a été arrêtée. L’existence de quelques cas de cancers du poumon chez les diabétiques qui en recevaient a sans doute joué dans cette décision.
Par ailleurs, la metformine diminuerait le risque de certains cancers chez les diabétiques.
Additif Aout 2009 :
Dans une note du 23 juillet 2009, Actualisation d’évaluation – Risque potentiel de cancer associé à la prise de Lantus/Optisulin (insuline glargine) – Communiqué, l’EMEA et l’Afssaps dissipent les les précédentes suspicions et indiquent qu’il n’y a pas lieu de modifier la prescription d’insuline glargine, Lantus* et Optisulin*.