Voici ce qui est déjà écrit dans Pharmacorama à propos du dextropropoxyphène :
« Le dextropropoxyphène est un dérivé de la diphénylpropylamine. Son activité analgésique, par effet morphinique, se rapproche de celle de la codéine. Il n’est pas classé parmi les stupéfiants, mais dans la Liste I. Ses effets indésirables sont des gastralgies, des nausées, de la constipation, de la somnolence. En cas de surdosage, on peut observer des hallucinations, des confusions, des convulsions, des troubles de la conscience, ainsi qu’une dépression respiratoire. L’antagoniste du propoxyphène est la naloxone. Le dextropropoxyphène est commercialisé associé au paracétamol sous le nom de Di-Antalvic* ».
En raison de décès provoqués en Suède et en Grande Bretagne par l’association dextropopoxyphène – paracétamol, essentiellement lors de surdosages, l‘EMEA a émis un avis défavorable au maintien sur le marché des médicaments contenant du dextropopoxyphène.
L’Afssaps a présenté des réticences à un retrait rapide, en raison notamment d’une moindre fréquence des accidents en France. Ce retrait se fera progressivement sur une durée de 1 an.
Dans une note du 7 juillet 2009, la FDA met en garde contre les risques du propoxyphène mais considère que, pour le moment en attendant d’autres analyses, les effets bénéfiques du propoxyphène l’emportent sur ses dangers.
La multiplicité et la quasi simultanéité des mises en garde par les agences officielles type EMEA, AFSSAPS, FDA, ne résultent pas de la mise en évidence de faits nouveaux (les risques sont connus depuis des années) mais d’une « concurrence » entre les Agences qui, dès lors que l’une d’elles a pris une position sur un sujet sensible, conduit généralement les autres à le faire aussi, ne serait-ce que pour se mettre à couvert de plaintes éventuelles. À défaut d’un retrait, les agences renforcent les précautions d’emploi, ce qui revient souvent à faire porter la responsabilité des ennuis possibles aux médecins prescripteurs.
Existe-t-il des substituts à l’association dextropropoxyphène – paracétamol ? Il me semble que l’association codéine – paracétamol, par exemple Codoliprane*, Efféralgan-Codéine (elles n’ont pas exactement la même composition quantitative) conviendrait si l’on veut rester dans le même registre, surtout chez les malades déjà traités par l’association dextropropoxyphène-paracétamol.