On sait que les anti-inflammatoires non stéroïdiens, AINS, peuvent provoquer une rétention hydrosodée et aggraver une hypertension artérielle ou une insuffisance cardiaque.
Une étude clinique danoise parue dans Archives of Internal Medicine du 26 janvier 2009 a comparé la mortalité de malades souffrant d’insuffisance cardiaque chronique selon qu’ils prenaient ou non des AINS, rofécoxib, célécoxib, ibuprofène, diclofénac, naproxène et autres.
Tous les AINS ont augmenté le risque de mortalité qui est passé de 1 pour les non utilisateurs à environ 1,8 avec le rofécoxib et le célécoxib ainsi que le diclofénac et à environ 1,2 pour l’ibuprofène et le naproxène. Les effets du diclofénac sont donc assez proches de ceux des inhibiteurs de la COX-2, rofécoxib et célécoxib.
La conclusion des auteurs est qu’il faut limiter, autant que faire se peut, la prescription d’AINS aux malades souffrant d’insuffisance cardiaque chronique. S’il est nécessaire d’y recourir, porter le choix sur le naproxène par exemple. Ils rappellent que l’ibuprofène pris en même temps que l’aspirine utilisée comme antiagrégant plaquettaire pourrait inhiber partiellement l’effet de cette dernière.
Je tiens à rappeler que le diclofénac est utilisé sous forme de gel à 3 % sous le nom de Solaraze* dans le traitement local des kératoses actiniques en application quotidienne pendant deux à trois mois. Même si l’absorption cutanée reste faible je serais réticent à le prescrire à des personnes présentant des facteurs de risque cardio-vasculaire.