Un travail publié dans Arch Intern Med du 9 février 2009 rapporte les effets d’un traitement continu par statines sur la mortalité toutes causes confondues dans une population israélienne. L’étude a été menée rétrospectivement sur près de 230 000 malades, hommes et femmes dont l’âge moyen était de 58 ans, traités par statines, le plus souvent la simvastatine, et classés en deux groupes selon qu’il y avait ou non des troubles coronariens à l’instauration du traitement : l’un en prévention primaire (malades sans antécédents de troubles coronariens), l’autre en prévention secondaire (malades ayant déjà eu des troubles coronariens). Les auteurs ont analysé la mortalité toutes causes confondues en fonction de la régularité et de l’intensité de la prise de statines.
Les auteurs aboutissent à la conclusion qu’un traitement continu, régulier, par statine à posologie moyenne (correspondant à 20 ou 40 mg de simvastatine) et élevée réduit la mortalité toutes causes confondues d’environ 45 %, tant en prévention primaire que secondaire.
Les auteurs admettent que l’effet bénéfique des statines qu’ils ont observé sur la mortalité toutes causes confondues dépasse celui auquel on pouvait s’attendre d’après les résultats des essais cliniques. En 2007 J. Abramson et JM Wright s’étaient interrogés sur l’efficacité réelle des statines pour réduire la mortalité en prévention primaire. Cette efficacité est confirmée par l’étude israélienne mais pourquoi est-elle beaucoup plus nette que dans les études précédentes ?
Rappel :
L’étude Jupiter publiée dans le NEJM du 20 novembre 2008 que nous avons déjà analysée a montré que la rosuvastatine administrée à la dose de 20 mg par jour à des sujets sains sans hypercholestérolémie mais avec une protéine C réactive supérieure à 2 mg a réduit la fréquence des accidents cardiovasculaires de moitié et la mortalité totale de 20 %.