Il est admis qu’un traitement par les antipsychotiques classiques augmente le risque de mortalité d’origine cardiaque, probablement par inhibition de courants potassiques à l’origine d’un allongement de l’intervalle QT. La thioridazine (Melleril*) qui n’est plus commercialisée en France était parmi les neuroleptiques typiques un des plus susceptibles d’entraîner ces troubles cardiaques.
L’engouement pour les antipsychotiques atypiques dits de deuxième génération pouvait laisser penser qu’ils étaient mieux tolérés sur plan cardiaque alors même qu’expérimentalement rien ne permettait de l’affirmer.
Une étude clinique intitulée « Atypical antipsychotic drugs and the risk of sudden cardiac death », publiée dans le NEJM le 15 janvier 2009, menée sur près de 100 000 personnes traitées par neuroleptiques typiques et atypiques (dont olanzapine et rispéridone) aboutit aux conclusions suivantes : le risque de mortalité d’origine cardiaque est doublé chez les personnes traitées par neuroleptiques typiques et atypiques (par rapport à des non utilisateurs), ce risque est aussi élevé sinon supérieur avec les antipsychotiques atypiques ; il augmente avec l’augmentation des doses et ceci quel que soit le neuroleptique utilisé. La clozapine occupe une place à part parmi les neuroleptiques, elle augmente nettement le risque de mortalité d’origine cardiaque et le risque d’agranulocytose et est relativement peu utilisée en dépit de son efficacité dans les psychoses résistantes aux autres neuroleptiques.
En conclusion, le risque de mort subite d’origine cardiaque est au moins aussi élevé avec les antipsychotiques atypiques qu’avec les antipsychotiques classiques.
Voir ce que nous avons dit récemment des antipsychotiques atypiques.