Devant le relatif échec de développement de nouveaux médicaments conçus à partir de la cible sur laquelle ils devaient agir, échec souvent dû aux effets indésirables observés en clinique, il y a un retour vers les « vieux » médicaments que l’on réétudie et recarrosse pour les mettre au goût du jour.
Il s’agit en général de médicaments, quelque peu atypiques, qui ont été utilisés en thérapeutique d’une manière sporadique sans manifester d’effets indésirables marquants, ce qui laisse penser qu’ils seront bien tolérés et dispense d’études toxicologiques très poussées. Ces anciennes molécules sont testées in vitro sur une multitude de cibles que l’on ne connaissait pas auparavant et elles se révèlent actives sur un certain nombre d’entre elles, à des doses parfois assez élevées, tests éventuellement complétés par quelques études in vivo chez l’animal ; on procède ensuite à des essais cliniques de courte durée sur un nombre très limité de malades et on obtient des résultats plutôt favorables (du moins ceux qui sont publiés).
Cette démarche qui consiste à explorer les potentialités thérapeutiques d’anciennes molécules est tout à fait justifiée et peut conduire à des progrès thérapeutiques. Et on peut espérer qu’il y en aura. Cependant la manière dont les résultats sont présentés apparaît souvent plus comme une stratégie commerciale que comme un progrès thérapeutique réel.