Le terme anorexigène n’est plus guère à la mode et on ne sait plus comment désigner les médicaments qui facilitent la perte de poids chez les obèses et les personnes en surpoids en réduisant l’appétit.
La tésofensine, appelée aussi NS2330, est une molécule en cours de développement. C’est un inhibiteur de la recapture à la fois de noradrénaline, de dopamine et de sérotonine.
Sur le plan clinique, essayée dans la maladie de Parkinson, elle a donné des résultats médiocres mais a entraîné une perte de poids chez certains malades, ce qui a conduit à abandonner les essais comme antiparkinsonien et à entreprendre des essais dans l’obésité.
Les résultats d’un essai clinique concernant les effets de la tésofensine chez des malades obèses, poids moyen 100 kg, viennent d’être publiés dans le Lancet d’octobre 2008 (on line) sous le titre « Effect of tesofensine on bodyweigt loss… ». Les effets de la tésofensine, à la dose de 0,25 mg, 0,5mg et 1 mg ont été comparés à ceux d’un placebo sur quatre groupes d’environ 50 personnes chacun, pendant six mois. La tésofensine a provoqué une perte de poids d’environ 10 kg par rapport au placebo. Cette perte de poids résulte en partie d’une réduction de l’appétit. Parmi les effets indésirables de la tésofensine on peut citer la sécheresse de la bouche et l’insomnie ; elle ne semble pas avoir entraîné des troubles de l’humeur ni de modifications cardio-vasculaires notables.
Le médicament actuellement commercialisé auquel on pourrait comparer la tésofensine est la sibutramine, Sibutral*.
Ces résultats intéressants doivent être confirmés par des essais cliniques comparatifs à large échelle. L’histoire des anorexigènes et l’expérience récente du rimonabant montrent il ne faut pas vendre la peau de l’ours trop tôt !