La pression artérielle est un paramètre très changeant et l’établissement de normes est parfois difficile comme en témoigne la création d’états intermédiaires appelés préhypertension. Chez les personnes âgées et très âgées il est encore plus difficile que chez l’adulte de savoir quels sont les chiffres les plus souhaitables.
Une étude suédoise récente, 2 008, intitulée « Lower systolic blood pressure is associated with greater mortality in people aged 85 and older » montre que chez des personnes de plus de 85 ans la mortalité est moindre lorsque leur pression artérielle en position couchée, systolique, diastolique et pulsée, est élevée (jusqu’à un certain seuil), l’optimum semblant se situer autour de 165 mm Hg pour la systolique.
Une étude de 2001 avait montré que chez les hommes âgés de 65 à 84 ans la mortalité était moins élevée chez ceux dont la pression artérielle systolique était inférieure à 130 mm de mercure que chez ceux où elle était supérieure à 180 mm de mercure. Par contre à partir de 85 ans la mortalité est moindre chez ceux dont la tension artérielle systolique est supérieure à 180 mm de mercure que chez ceux où elle est inférieure à 130 mm de mercure. Dans la même étude, chez les femmes entre 65 et 84 ans le risque de mortalité augmentait avec la pression artérielle systolique et après 85 ans il n’y avait plus de relation entre la pression artérielle et la mortalité. Ces résultats, notamment du fait d’un grand écart entre les limites prises par les auteurs, 130 et 180 mm Hg pour la tension systolique, soulèvent diverses interrogations mais méritent réflexion. L’idée que, surtout à partir d’un certain âge, plus la tension se situe dans les normes admises pour l’adulte, mieux on se porte, est sans doute fausse.
Ce que l’on peut retenir de ces 2 études c’est qu’à partir d’un âge avancé, 85 ans, il n’est sans doute pas souhaitable de s’évertuer à abaisser la pression artérielle avec 2 ou 3 antihypertenseurs, comme on le fait chez un adulte.