Le rofécoxib est un inhibiteur spécifique des cyclooxygénases de type 2 qui a été commercialisé sous le nom de Vioxx* puis retiré du commerce en raison de ses effets indésirables cardiovasculaires. Nous en avons déjà parlé à plusieurs reprises.
Un travail intitulé « Cardiovascular events associated with rofecoxib : final analysis of the APPROVe trial », publié dans le Lancet early on line du 14 octobre 2008, a suivi pendant un an le devenir après sortie de l’étude de malades qui avaient été inclus dans une étude rofécoxib (25 mg par jour) contre placebo, c’est-à-dire en absence de toute prise de rofécoxib.
Globalement, la fréquence des infarctus du myocarde, des accidents vasculaires cérébraux et de la mortalité toutes causes confondues a été plus élevée chez les malades qui étaient antérieurement dans le groupe rofécoxib. Autrement dit, les effets délétères d’un traitement par le rofécoxib peuvent se manifester pendant au moins un an après cessation de ce traitement.
Ce résultat mérite réflexion. On a tendance à penser que quelques jours ou quelques semaines après l’arrêt d’un médicament ses effets indésirables – et aussi ses effets bénéfiques – disparaissent. Il ne semble pas que ce soit toujours le cas, un médicament peut laisser des traces durables non décelables à première vue dans l’organisme.