On parle de troubles bipolaires à cycles rapides lorsque la fréquence des épisodes, maniaques ou dépressifs, est supérieure à quatre par an. Ces troubles répondent mal au lithium.
Une étude intitulée « The prospective course of rapid-cycling bipolar disorder… », parue dans American Journal Psychiatry du 3 mars 2008 arrive à la conclusion, confirmant des travaux plus anciens, que la prise d’antidépresseurs au long cours semble augmenter la fréquence des troubles bipolaires à cycles rapides.
Un éditorial paru dans le même numéro de la revue citée pose les questions suivantes : les troubles bipolaires à cycles rapides sont-ils d’origine iatrogène ; les antidépresseurs augmentent-ils la fréquence des épisodes ou aggravent-ils leur symptomatologie ; les antidépresseurs s’opposent-ils à l’action des thymorégulateurs comme le divalproate de sodium, Dépakote*, et de la lamotrigine, Lamictal* ?
Ces données méritent réflexion : elles devraient conduire à restreindre la prescription d’antidépresseurs chez ce type de patients et même à l’arrêter lorsque les résultats ne sont pas satisfaisants, tout en sachant qu’en pratique les choses sont complexes.
Le passage d’un épisode dépressif à un épisode maniaque lors de la prescription d’un antidépresseur, surtout tricyclique, est un élément en faveur de l’existence d’un trouble bipolaire sous jacent mais est à différencier des troubles à cycles rapides dont nous venons de parler.