Un travail publié dans Annals of Internal Medicine du 3 juin 2008 compare la mortalité de malades gravement atteints selon qu’ils sont admis soit dans des unités de soins intensifs (USI) « fermées » où les malades sont pris en charge par des médecins spécialisés en soins intensifs soit dans des USI « ouvertes » où des médecins externes non spécialisés interviennent. L’hypothèse de départ de ce travail mené sur plus de 100 000 malades gravement atteints était que la mortalité serait plus faible dans les USI fermées que dans les USI ouvertes ; les résultats ont montré le contraire.
Les auteurs ont proposé plusieurs explications à ce résultat inattendu : les malades les plus gravement atteints auraient été préférentiellement conduits vers les unités de soins intensifs fermés ; les USI ouvertes auraient fait sortir des malades avant leur décès (la mortalité à 30 jours n’a pas été prise en compte dans cette étude) ; dans les USI fermées où exercent des médecins spécialisés, il y aurait peut-être tendance à recourir à des moyens trop lourds pour normaliser rapidement les divers paramètres perturbés.
Je n’ai aucune compétence en matière de soins intensifs et aucune connaissance des pratiques en cours aux USA, j’ai voulu cependant rapporter les résultats de ce travail comme source de réflexion ; la tendance actuelle que l’on perçoit ici et là à recourir à des traitements très intensifs comporte parfois plus de risques que d’avantages pour le malade.