La constipation est un des effets indésirables les plus fréquents et les plus gênants des opiacés, morphine et autres, lorsqu’ils sont utilisés dans le traitement des douleurs chroniques. Pour atténuer cet inconvénient on recourt en général aux laxatifs.
Un article paru dans le NEJM du 29 mai 2008, intitulé « Methylnaltrexone for opioid-induced constipation in advanced illness » montre que la méthylnaltrexone est efficace pour combattre la constipation induite par les morphiniques : administrée par voie sous-cutanée, la méthylnaltrexone entraîne chez la moitié des malades une défécation (que l’on appelait par le passé exonération) dans les 4 heures qui suivent l’injection. Cet effet sur la constipation est en principe obtenu sans réduction de l’effet analgésique de la morphine.
L’effet constipant de la morphine s’explique pour l’essentiel par la stimulation des récepteurs mu périphériques, présents au niveau du tube digestif et en partie par une action centrale, voir propriétés de la morphine. La naltrexone est un antagoniste morphinique agissant à la fois sur les récepteurs morphiniques centraux et périphériques, actif par voie buccale. La méthylnaltrexone a essentiellement des effets périphériques car elle traverse peu ou pas la barrière hémato-encéphalique, ce qui explique qu’elle n’antagonise pas l’effet analgésique central des opiacés; elle est par ailleurs peu absorbée au niveau du tube digestif. L’addition d’un groupe méthyl sur l’atome d’azote de la molécule de naltrexone la transforme en méthylnaltrexone et en fait un ammonium quaternaire, donc chargé positivement, ce qui explique qu’il traverse mal la barrière intestinale et la barrière hémato-encéphalique. Nous indiquons ici les formules chimiques de la naltrexone et de la méthylnaltrexone.
La méthylnaltrexone est commercialisée aux USA sous le nom de Relistor*.
Mai 2009 : Relistor* est actuellement commercialisé en France, sous forme injectable par voie sous-cutanée, 1 jour sur 2, et est couteux, 187 euros la boite de 7 unités.