Nous avons déjà parlé de sérendipité dans Pharmacorama. Dans un article du JAMA du 5 mars 2008 intitulé « Loss of serendipity in psychopharmacology », un psychiatre américain, D.F. Klein s’interroge sur les raisons de la perte de sérendipité en psychopharmacologie : dans les années 1960 les grands médicaments psychiatriques, chlorpromazine, lithium, iproniazide (IMAO), imipramine, ont été découverts par un hasard heureux que l’on appelle sérendipité et depuis lors aucun médicament marquant n’a été découvert (les nouveaux neuroleptiques appelés antipsychotiques ne constituent pas une innovation majeure), ce qui fait dire à l’auteur qu’il y a eu perte de la sérendipité.
L’auteur attribue en partie ce manque d’inventivité à la manière dont se déroule actuellement les essais cliniques, manière qui masque les effets particuliers et éventuellement bénéfiques des molécules testées. Il pense qu’il faut laisser une place aux essais cliniques ouverts avec observation fine des malades et conclut que durant les 40 dernières années on a empêché la sérendipité de se manifester.