On dispose de nombreux médicaments antihypertenseurs parmi lesquels ceux qui agissent au niveau du système rénine-angiotensine, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion, IEC, et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II.
Sur un plan immunologique, on peut imaginer deux possibilités pour réduire l’activité du système rénine-angiotensine : soit administrer des anticorps exogènes neutralisant un médiateur endogène par exemple l’angiotensine II (mais la durée d’action des anticorps est courte), soit faire fabriquer par l’organisme des anticorps anti-angiotensine II. C’est cette solution qu’ont retenue les auteurs suisses et allemands de l’article paru dans le Lancet du 8 mars 2008, intitulé « Effect of immunisation against angiotensin II… »
Les auteurs ont fabriqué un antigène conjuguant l’angiotensine II à une particule virale. Cet antigène a été administré à des malades hypertendus à trois reprises, au temps 0, 1 mois et trois mois, parallèlement au placebo ; l’évolution du taux d’anticorps anti-angiotensine II et celle de la pression artérielle en ambulatoire a été mesurée, à intervalles réguliers, pendant un an. Le vaccin comparativement au placebo a entraîné une élévation très nette des anticorps et une baisse de la pression artérielle systolique et diastolique et ceci avec des effets indésirables peu marqués.
Cette étude démontre qu’un vaccin est susceptible d’abaisser pendant une longue durée la pression artérielle de malades hypertendus et est très intéressante sur le plan théorique. Sur le plan pratique, avant d’introduire un tel procédé en thérapeutique, il y a une quantité considérable de vérifications à faire.