La saproptérine ou tétrahydrobioptérine, BH4,(sapropterin en anglais),dont nous avons déjà parlé, voir ici, est une molécule endogène synthétisée par l’organisme à partir de la guanosine triphosphate ; elle n’appartient pas au groupe des vitamines car l’apport exogène semble négligeable. Pour en savoir plus sur la biosynthèse et les fonctions de la tétrabioptérine, voir ici.
La tétrabioptérine, qui est la forme réduite active, est le cofacteur de l’hydroxylase des acides aminés aromatiques dont font partie la phénylalanine hydroxylase, la tyrosine hydroxylase et la tryptophane hydroxylase, enzymes entraînant la transformation de la phénylalanine en tyrosine, de la tyrosine en dihydroxyphénylalanine et du tryptophane en 5-hydroxytryptophane, étapes limitantes de la biosynthèse des catécholamines et de la sérotonine. Voir par exemple biogénèse des carécholamines.
Nous indiquons ici le schéma de la transformation de la phénylalanine en tyrosine. La tétrahydrobioptérine est convertie au cours de la réaction en dihydrobioptérine qui est normalement régénérée en tetrahydrobioptérine par la dihydrobioptérine réductase.
Les hyperphénylalaninémies résultent le plus souvent d’une déficience d’origine génétique en phénylalanine hydroxylase, ce qui conduit à une accumulation de phénylalanine qui est métabolisée notamment en phénylpyruvate, dérivé cétonique d’où la phénylcétonurie. Cette forme classique liée à l’atteinte de la phénylalanine hydroxylase elle-même ne répond pas à l’apport de tétrahydrobioptérine.
A coté de cette forme principale d’hyperphénylalaninémies, il existe des formes moins marquées, également d’origine génétique, résultant de l’atteinte de l’une des enzymes impliquées dans la biosynthèse de la tétrahydrobioptérine,(cofacteur de la phénylalanine hydroxylase) ; c’est dans ces cas que l’apport de saproptérine, BH4, exogène est intéressant, voir cet article. Il a été possible d’obtenir de la tétrahydrobioptérine par le passé en ATU, actuellement une préparation commerciale de saproptérine, appelée Kuvan* du laboratoire BioMarin, serait disponible.
Il faut cependant rappeler que le traitement premier de toutes les formes d’hyperphéylalaninémies est la réduction maximale de l’apport alimentaire de phénylalanine.
Mise à jour Avril 2008 :
La tétrabioptérine qui joue le rôle de cofacteur de la NO synthase endothéliale pourrait, en augmentant la synthèse de NO, oxyde nitrique, abaisser la pression artérielle. Une étude parue dans Journal of Human Hypertension de mars 2008, intitulée « Tetrabiopterin : a novel antihypertensive therapy ” montre que la tétrabioptérine, prise par voie buccale à la dose de 400 mg par jour, abaisse effectivement la pression artérielle. Il faut toutefois remarquer que l’étude concernée a été de courte durée, deux mois, et ne comportait pas de groupe placebo. De plus la préparation de tétrabioptérine utilisée contenait aussi de la vitamine C.