Des phénomènes inflammatoires participent au développement de l’insuffisance cardiaque. Un article publié dans le Lancet du 19 janvier 2008, intitulé « Results of a non-specific immunomodulation therapy in chronic heart failure : a placebo-controlled randomised trial » étudie les effets d’un traitement par immunomodulation non spécifique chez des malades présentant une insuffisance cardiaque, traitée par ailleurs d’une manière classique.
Le traitement consistait à prélever à un malade 10 ml de sang veineux, à les additionner de 2 ml de citrate de sodium, à introduire le tout dans un dispositif particulier où il était soumis pendant 20 minutes à une irradiation ultraviolette et à un mélange gazeux oxygène/ argon et enfin à injecter sans attendre le sang ainsi traité au malade lui-même par voie intraglutéale (une injection intraglutéale est une injection intramusculaire dans les fesses, glutéal = fessier, je cite ce mot car il est utilisé par les auteurs de l’article !). Cette opération a été pratiquée au jours 1, 2, 14 et ensuite tous les mois pendant six mois.
Ce traitement immunomodulateur a atténué l’aggravation de l’insuffisance cardiaque chez certains sous-groupes de malades.
Je cite cette publication, non pas tant pour son efficacité dans l’insuffisance cardiaque, mais parce qu’elle rappelle un mode de traitement vieux de près de 100 ans, l’auto-hémothérapie ou autohématothérapie. Voici ce que dit le dictionnaire Garnier Delamare de l’auto-hémothérapie : « Mode de traitement aujourd’hui abandonné et qui a été utilisé dans les états allergiques. Il consistait à injecter sous la peau où, mieux, dans l’épaisseur des muscles, 20 ou 30 ml de sang que l’on venait de recueillir dans une veine du malade, sans lui avoir fait subir aucune préparation ».
Le dispositif utilisé cité plus haut pour préparer le sang a été développé par la société Vasogen qui a sponsorisé l’étude publiée dans le Lancet.