Dans beaucoup d’études cliniques, on évalue le risque de voir survenir un événement bénéfique ou indésirable en fonction d’une intervention déterminée. Ainsi on compare un risque dans un groupe contrôle et dans un groupe traité. Nous allons prendre l’exemple d’un événement non ambigu, la mort, en supposant que les différences observées sont statistiquement significatives.
L’exemple : une étude menée sur un grand nombre de personnes pendant une longue durée arrive à la conclusion que la mortalité a été, durant la période considérée, de 2 % dans le groupe contrôle, non traité, et de 1 % dans le groupe traité par un médicament.
Si nous nous plaçons du côté des vivants, on peut dire qu’il y a eu dans le groupe traité, comparativement au groupe contrôle, 1 % de moins de personnes à perdre la vie ou encore qu’il a fallu traiter 100 personnes pour économiser une vie.
Si nous nous plaçons du côté des morts, en faisant le ratio 1 sur 2 soit 0,5, on peut dire que la mortalité a été réduite de moitié ou encore qu’elle a été réduite de 50 %.
Ces deux manières d’exprimer les résultats sont justes mais leur extrapolation à un malade qui suivrait à la lettre le traitement considéré peut conduire à des interprétations diverses et parfois erronées. On peut imaginer qu’une personne s’appuyant sur les résultats de l’étude précédente et prenant correctement le médicament considéré puisse se dire :
- Le risque que je meure de la cause considérée est réduit de moitié…
- Je serai dans le 1% qui devait mourir et ne mourra pas (dans le temps considéré) du fait du traitement
- Je serai dans les 99 % non protégés par le traitement, alors faut-il le poursuivre?
- Je serai un peu protégé par le traitement car le traitement est bénéfique pour la majorité des personnes qui le suivent, il retarde leur mortalité jusqu’à faire que l’un d’eux ne meure pas pendant la période considérée, ceci aurait été visible si on avait mesuré de temps de vie (ou de survie) dans les deux groupes…
Ces réflexions sans prétention scientifique sont proposées pour susciter des interrogations et des commentaires. Qu’en pensez-vous ?