Pour tenter d’évaluer l’efficacité d’un médicament on se réfère aux articles publiés dans les grandes revues internationales et, lorsque les résultats de l’ensemble de ces articles vont dans le même sens, on considère qu’il s’agit de résultats fiables.
Un article paru dans le NEJM du 17 janvier 2008, intitulé « Selective publication of antidepressant trials an its influence on apparent efficacy » jette un certain trouble sur cette fiabilité en montrant que les résultats négatifs concernant les antidépresseurs n’ont pas été publiés.
Les auteurs ont répertorié parmi 74 essais cliniques concernant les antidépresseurs soumis à la FDA ceux qui ont été publiés dans la littérature internationale. Les essais donnant, selon les critères de la FDA, des résultats positifs, c’est-à-dire favorables au médicament testé, soit environ 50 % des essais, ont été publiés (certains à plusieurs reprises dans des revues différentes) alors que les essais donnant des résultats négatifs ou douteux, soit un tiers des essais, n’ont pas été publiés; d’autres essais ont été publiés mais avec une appréciation différente de celle de la FDA. On peut signaler que parmi les 11 antidépresseurs pris en compte dans cette étude, c’est la fluoxétine, Prozac*, qui a donné le plus de réponses positives.
Il est normal qu’un certain nombre de données, notamment en ce qui concerne le développement initial d’un nouveau médicament, puissent rester confidentielles mais il est anormal que les résultats d’essais cliniques concernant des médicaments commercialisés ou en instance de l’être, ne soient pas tous accessibles.
L’article analysé montre ce qu’il en est en matière d’antidépresseurs mais est-ce la même chose pour les autres classes de médicaments?
Les médecins pourraient interroger les visiteurs médicaux sur l’éventuelle existence d’essais cliniques non publiés concernant les médicaments dont ils préconisent la prescription.