Les additifs alimentaires, en particulier les colorants, ont été suspectés de favoriser l’apparition d’états d’hyperactivité avec déficit de l’attention. Une telle corrélation est évidemment difficile à établir compte-tenu de la multiplicité des facteurs susceptibles d’intervenir.
Dans une étude parue dans le Lancet du 3 novembre 2007, Food additives and hyperactive behaviour in 3-year-old and 8/9-year-old children in the community: a randomised, double-blinded, placebo-controlled trial, les auteurs anglais ont pris le problème sous un angle particulier: ils ont donné pendant une semaine à deux groupes d’enfants, l’un de trois ans, l’autre de 8-9 ans, successivement soit une boisson normale dite « placebo », soit une boisson contenant des colorants alimentaires (2 types de mélanges, appelés mélange A et mélange B, ont été utilisés, nous donnons leurs compositions plus loin). Ils ont mesuré les manifestations d’hyperactivité et de déficit de l’attention. Les résultats obtenus ont montré qu’il y avait globalement davantage de troubles chez les enfants dans la semaine où ils prenaient un mélange de colorants que lorsqu’ils prenaient le placebo.
Le mélange A contenait : 5 mg de E110, sunset yellow ; 2,5 mg de E122, carmoisine ou azorubine ; 7,5 mg de E102, tartrazine ; 5 mg de E124, ponceau 4R et 45 mg de E211, benzoate de sodium qui est utilisé comme conservateur.
Le mélange B contenait : 7,5 mg de E110, sunset yellow ; 7,5 mg de E122, carmoisine ; 7,5 mg de E104 (110 dans l’article, sans doute une erreur), quinoline yellow ; 7,5 mg de E129, allura red AC et 45 mg de benzoate de sodium.
Cet article n’apporte aucun élément quant au rôle de chacun des composants des mélanges, certains sont-ils plus nocifs que d’autres ?
Même si l’on admet comme les auteurs de cette étude que les colorants peuvent faire apparaître des troubles du comportement de type hyperactivité avec déficit de l’attention, ces troubles ont certainement beaucoup d’autres causes.
En pratique, dans la mesure où les colorants alimentaires n’ont pas d’effets bénéfiques connus autres que « esthétiques » on a plutôt intérêt à restreindre leur utilisation.
Formules chimiques des colorants alimentaires E102, E104, E110, E124 et E129.
Ces formules comportent des cycles aromatiques et non aromatiques que la représentation utilisée fait mal ressortir.
Cette analyse est destinée à attirer l’attention sur une possible toxicité des colorants alimentaires qui peuvent aussi être utilisés dans les cosmétiques et les médicaments.