Les bouffées de chaleur sont avec les sueurs nocturnes et la sécheresse vaginale des symptômes classiques de la ménopause. Les bouffées de chaleur peuvent être relativement discrètes ou au contraire très marquées et justifier un traitement.
Le traitement classique des bouffées de chaleur repose sur le traitement hormonal substitutif (THS) à base d’un estrogène et généralement d’un progestatif, traitement reconnu comme efficace, mais dont l’utilisation a été freinée par la mise en évidence au cours des 5 dernières années d’effets indésirables dont nous avons déjà beaucoup parlé, pour en savoir plus tapez THS ménopause dans Pharmacorama.
Ces craintes à l’égard du traitement hormonal de la ménopause ont fait porter l’attention sur les traitements non hormonaux et la phytothérapie. Un article paru dans le JAMA du 3 mai 2006 intitulé « Nonhormonal therapies for menopausal hot flashes » et un autre article paru dans Archives of Internal Medicine du 24 juillet 2006 intitulé « Complementary and alternative therapies for the management of menopause-related symptoms » font le point sur ces traitements alternatifs.
Les médicaments non hormonaux qui ont montré une certaine efficacité dans le traitement des bouffées de chaleur sont les antidépresseurs, la clonidine (Catapressan*) antihypertenseur et la gabapentine (Neurontin*) antiépileptique. On peut avoir une certaine réticence à prescrire ces médicaments dans cette indication sauf peut-être les antidépresseurs si les bouffées de chaleur surviennent dans un contexte dépressif.
La phytothérapie dans cette indication repose sur l’utilisation d’extraits de soja, de trèfle violet ou d’actée (Cimicifuga racemosa) contenant des phytoestrogènes. La qualité et les résultats des essais cliniques concernant ces produits sont très disparates et ils ne sont peut-être pas sans risques. Si l’effet bénéfique provient de l’effet estrogène des phytoestrogènes, cet effet a-t-il moins d’inconvénient que celui de l’hormone naturelle, l’estradiol ? Sur le plan pratique on a peu de certitudes sur la composition exacte qualitative et quantitative des multiples préparations du commerce.
Au total, le traitement hormonal (estradiol et progestatif) des bouffées de chaleur invalidantes reste sans doute le choix le plus approprié à condition d’utiliser des doses faibles pendant une durée courte. Un certain nombre de données récentes sont venues non pas lever les risques décrits précédemment mais les nuancer : un traitement précoce (juste après la ménopause) serait mieux toléré qu’un traitement tardif (plusieurs années après), l’estradiol en administration percutanée aurait moins d’inconvénients que l’estrogène d’origine équine utilisé dans les études américaines. Pour plus de détails voir la mise au point de l’Afssaps de 2006 .
Voir aussi : Association estroprogestative substitutive.
Note: Nous n’avons pas cité le véralipride, Agréal*,(qui est un neuroleptique) comme traitement possible des bouffées de chaleur en raison de son retrait du commerce courant septembre 2007 pour rapport bénéfice risque défavorable, voir RETRAIT DU MARCHE D’AGREAL® (véralipride).