Il y a une trentaine d’années des auteurs américains dont Linus Pauling ont préconisé l’utilisation de fortes doses de vitamine C, l’acide ascorbique ou ascorbate, dans la prévention et le traitement de divers cancers. Des essais ultérieurs plus rigoureux, en double aveugle et contre placebo, ont montré que l’acide ascorbique n’avait aucune efficacité comme anticancéreux.
Un article paru dans le PNAS du 22 mai 2007 reprend l’étude des propriétés pharmacologiques de l’ascorbate utilisé par voie injectable et à fortes doses chez l’animal. Cet article montre que, administré par voie injectable (et non par voie orale), l’ascorbate atteint des concentrations très élevées dans le sang et dans le milieu extracellulaire où il se transforme partiellement en radical ascorbate. L’ascorbate et le radical ascorbate conduisent par l’intermédiaire du fer à la formation d’eau oxygénée, H2O2, dont la concentration dans le milieu extracellulaire où elle n’est pas détruite par la catalase atteint des concentrations élevées et suffisantes pour léser des cellules.
Les auteurs concluent que l’ascorbate administré par voie intraveineuse à doses élevées est un pro-oxydant, source de radicaux libres, susceptible d’avoir un intérêt dans le traitement de certains cancers et de certaines infections.
Les réactions radicalaires sont des phénomènes très complexes et nous conseillons à ceux qui veulent en savoir plus de voir dans Pharmacorama le chapitre oxygène et réactions radicalaires.