Je ne sais à quand remonte la technique de réanimation cardio-pulmonaire dite du bouche-à-bouche qui s’est imposée à tous les apprentis secouristes.
Un article d’auteurs japonais paru dans le Lancet du 17 mars 2007 « Cardiopulmonary resuscitation by bystanders with chest compression only » arrive à la conclusion qu’en cas d’arrêt cardiaque les compressions thoraciques seules donnent de meilleurs résultats que le bouche-à-bouche seul ou associé aux compressions thoraciques. Un commentaire de Gordon A Ewy paru dans la même revue, trouve, outre la répugnance de l’entourage à pratiquer le bouche-à-bouche, 8 arguments contre cette technique.
Ce qui laisse rêveur c’est de savoir pourquoi une technique qui apparaît aujourd’hui aussi critiquable ait pu être aussi unanimement acceptée et prônée peut-être grâce au bouche-à-oreille! Ceci conduit aussi à regarder avec parfois une pointe de scepticisme certaines innovations lancées à grand bruit. Ceux qui ont une assez longue expérience de l’évolution des traitements médicamenteux ont pu constaté des évolutions cycliques de la « mode thérapeutique » qui a ses raisons que la raison ne connaît pas toujours.