La principale cause d’altérations des valves cardiaques était le rhumatisme articulaire aigu. L’atteinte valvulaire se traduisait par un rétrécissement ou une insuffisance avec régurgitation. Les lésions valvulaires provoquées par les médicaments entraînent des régurgitations.
Revenons un peu en arrière : on sait depuis longtemps que les malades porteurs de tumeurs carcinoïdes (qui sécrètent beaucoup de sérotonine) peuvent présenter des lésions valvulaires cardiaques ; la fenfluramine et la dexfenfluramine, utilisés auparavant comme anorexigènes, ont été reconnus, non sans réticence, il y a une dizaine d’années comme pouvant provoquer une hypertension artérielle pulmonaire et une atteinte des valves cardiaques avec régurgitation.
Le NEJM du 4 janvier 2007 consacre 3 articles aux médicaments responsables, en utilisation prolongée ou à doses élevées, d’atteintes des valves cardiaques. Un article d’auteurs canadiens et un article d’auteurs italiens montrent que parmi les agonistes dopaminergiques qui sont utilisés dans le traitement de la maladie de Parkinson, le syndrome des jambes sans repos et l’hyperprolactinémie, deux d’entre eux, le pergolide, Celance*, et la cabergoline, Dostinex*, augmentent le risque d’apparition de lésions vasculaires cardiaques avec régurgitation. Les autres agonistes dopaminergiques : apomorphine, bromocriptine, lisuride, ropinirole n’ont pas cet inconvénient.
Le troisième article explique le mécanisme responsable de cet effet indésirable: l’altération des valves cardiaques provient d’une stimulation excessive des récepteurs sérotoninergiques 5-HT2B par des substances qui possèdent, parmi d’autres propriétés, celle d’activer les récepteurs 5-HT2B (Il n’y a pas de médicaments commercialisés comme agonistes 5-HT2B ).
L’amantadine (Mantadix*) ainsi que des dérivés de l’amphétamine comme le MDMA, l’ « ecstasy », pourraient également augmenter le risque de valvulopathie.
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