Nous avons déjà signalé qu’un "superanticorps" avait déclenché chez les 6 volontaires sains qui l’avaient reçu, lors d’un essai de phase I, des réactions extrêmement graves mettant leur vie en danger.
Un article du NEJM du 7 septembre 2006 explique que l’anticorps testé, le TGN1412, a provoqué une tempête cytokinique non prévue par la météorologie médicale. Après administration du produit, il y a eu une élévation considérable de la concentration plasmatique de TNF-alpha et de diverses interleukines parallèlement à l’apparition de signes cliniques : céphalées, rigidité, myalgies lombaires, hypotension, tachycardie, fièvre, lymphopénie… Ces troubles ont été traités par de fortes doses de méthylprednisolone (en France Solu-Médrol*) et du daclizumab (Zénapax*). Par la suite, dans les 30 jours qui suivaient, ces malades ont présenté une desquamation généralisée, ont ressenti des myalgies, de l’hyperalgésie, des difficultés à trouver leurs mots. .. Aucun n’en est mort.
Les mêmes manifestations pathologiques se rencontrent en médecine quotidienne d’une manière plus atténuée et la connaissance de leur physiopathologie permettrait peut-être de mieux les traiter. En tous cas cette affaire nous incite à une certaine prudence concernant les médicaments touchant le système immunitaire.