Des psychiatres finlandais ont publié dans le BMJ en juillet 2006 un article concernant l’efficacité de plusieurs antipsychotiques (ou neuroleptiques) parmi lesquels l’olanzapine, la clozapine, la rispéridone, la perphénazine, la chlorpromazine comparativement à l’halopéridol. Les malades souffraient de schizophrénie ou de troubles apparentés. L’efficacité était appréciée sur quelques grands critères : arrêt du médicament initialement prescrit, réhospitalisations, mortalité.
Globalement, l’ensemble des neuroleptiques a été efficace en réduisant nettement la mortalité et les suicides chez les malades traités par rapport aux non traités. Parmi les 10 neuroleptiques étudiés, celui qui ressort comme le plus efficace selon les critères de l’étude est la perphénazine retard injectable (alors que la perphénazine par voie orale se situe dans la moyenne, au 5 ème rang). La perphénazine, neuroleptique de première génération, connue depuis les années 1960, a donc fait aussi bien, sinon mieux, que les « antipsychotiques » atypiques dits de deuxième génération qui coûtent 20 à 50 fois plus cher.
La perphénazine est commercialisée en France sous le nom de Trilifan* retard, ampoule injectable de 100 mg, coûtant 4,24 euros. Elle nécessite 2 administrations par mois. Le Trilifan* retard n’est pas répertorié dans le Dictionnaire Vidal 2006, et l’Afssaps n’a pas publié son RCP. On trouve, bien sûr, diverses informations concernant la perphénazine sur internet mais une recherche rapide ne m’a pas permis de trouver son RCP que je considère comme le document officiel. Le Trilifan* retard est commercialisé par le Laboratoire Schering-Plough.
Ce commentaire ne signifie pas que tous les neuroleptiques sont identiques, par exemple certains donnent plus de troubles extrapyramidaux et d’autres font plus grossir, mais que la distinction entre neuroleptiques de 1 ère et 2 ème génération repose sur des données bien fragiles, si ce n’est la différence de leur prix de vente.