Le Lancet du 14 janvier 2006 publie deux articles concernant la supplémentation en fer et acide folique d’enfants de 1 à 36 mois vivant dans des régions où il existe une malnutrition et où les anémies sont fréquentes.
L’une des études se déroule au sud du Népal où la malnutrition existe mais où il il y a peu ou pas de paludisme. L’apport de fer et d’acide folique avec ou sans zinc n’a pas modifié d’une façon statistiquement significative la mortalité ni la morbidité.
Effect of routine prophylactic supplementation with iron and folic acid on preschool child mortality in southern Nepal: community-based, cluster-randomised, placebo-controlled trial.
La deuxième étude se déroule en Tanzanie où il existe une malnutrition (enfants anémiés) mais aussi un important paludisme endémique. L’apport de fer et d’acide folique avec ou sans zinc a augmenté à la fois la mortalité et la nécessité de faire hospitaliser les enfants.
Conclusion de cette étude: le fer et l’acide folique sont utiles pour corriger une anémie mais mieux vaut les éviter en cas de risque de paludisme. Du fer et de l’acide folique, quel est le coupable ? Très vraisemblablement le fer bien que l’acide folique puisse contrecarrer les effets de l’antipaludique habituellement utilisé, l’association sulfadoxine + pyriméthamine.
Le danger de la prescription de fer doit être étendu aux infections autres que le paludisme, le fer peut aggraver les infections en général. Prescrire du fer à un malade anémique mais qui présente une infection mal contrôlée est lui faire courir le risque d’une poussée infectieuse.
Tout ceci est déjà bien décrit dans la littérature, voir ce qui est déjà dit dans Pharmacorama à ce sujet : Fer.