Sous le terme anticholinergiques on classe les médicaments ayant un effet atropinique, appelé aussi antimuscarinique, soit comme propriété principale, soit comme propriété parallèle.
Un article du BMJ du février 2006 : Non-degenerative mild cognitive impairment in elderly people and use of anticholinergic drugs: longitudinal cohort study conclut que les personnes âgées traitées par des médicaments anticholinergiques ont une diminution de leurs performances cognitives, temps de réactions , mémoire…Ce résultat est conforme aux données de la littérature.
Mais, la lecture de cet article laisse perplexe, ce qui est peu dire. Ainsi dans le tableau répertoriant les médicaments anticholinergiques pris par les malades, on trouve la codéine, la colchicine, la digoxine, le furosémide, la théophylline. On y trouve aussi l’alprazolam et le chlorazépate, qui n’ont pas besoin d’avoir d’effet anticholinergique pour altérer certains tests. Les médicaments précédents ne sont jamais classés parmi les anticholinergiques. Je ne comprends pas comment les auteurs de l’article et le BMJ ont pu proposer ou accepter une telle classification. Cette « extension » de la notion d’anticholinergiques explique sans doute le très grand nombre de malades considérés comme étant sous anticholinergiques.
Ceci étant dit, on doit retenir que les atropiniques ne sont pas bons pour la mémoire des personnes âgées ni d’ailleurs pour d’autres choses (voir effets indésirables, constipation, troubles urinaires, oculaires, etc) et qu’il existe des atropiniques « masqués », notamment divers neuroleptiques et antidépresseurs tricycliques, sans que la plupart des médicaments soient à classer parmi les atropiniques.
Pour en savoir plus sur les atropiniques, voir Antagonistes des récepteurs muscariniques – Atropine.