L’artéméther-luméfantrine est une association de 2 médicaments destinée au traitement du paludisme.
L’artéméther connu depuis les années 1980, est, comme l’artémotil et l’artésunate, un dérivé schizonticide de l’artémisinine. L’artémisinine est connue depuis 1972, voir ici sa structure chimique.
La luméfantrine, plus connue sous le nom de benflumétol, est aussi un schizonticide. Une caractéristique de la luméfantrine est d’avoir une meilleure biodisponibilité par voie buccale lorsqu’elle est prise avec un repas riche en graisses. Nous indiquons ici la structure chimique de la luméfantrine.
Il s’agit de principes actifs d’origine chinoise.
L’association artéméther-benflumétol à doses fixes, 20 mg d’artéméher et 120 mg de luméfantrine par unité, existe, selon les pays, sous les noms de Riamet* et Coartem*.
Les premières publications rapportant les résultats de l’utilisation clinique de cette association artéméther-luméfantrine remontent à 1998. Une étude récente, parue dans le Lancet du 23 avril 2005, "Supervised versus unsupervised intake of six-dose artemether-lumefantrine for treatment of acute, uncomplicated Plasmodium falciparum malaria in Mbarara, Uganda: a randomised trial" montre que cette association prise par voie buccale selon les recommandations du laboratoire mais sans contrôle de l’observance (2 prises par jour pendant 3 jours à des intervalles de temps différents et avec aliments) permet de guérir près de 100 % des crises aiguës non compliquées de paludisme à Plasmodium falciparum résistant aux traitements conventionnels.
Cette association paraît donc particulièrement efficace dans le traitement curatif de la crise aiguë de paludisme, avec peu d’effets indésirables.
Une autre étude parue dans le même numéro du Lancet "Amodiaquine alone, amodiaquine+sulfadoxine-pyrimethamine, amodiaquine+artesunate, and artemether-lumefantrine for outpatient treatment of malaria in Tanzanian children: a four-arm randomised effectiveness trial" confirme l’efficacité curative de l’association artéméther-luméfantrine.
Un troisième article du Lancet, "Intermittent preventive antimalarial treatment for Tanzanian infants: follow-up to age 2 years of a randomised, placebo-controlled trial", montre que la prise intermittente préventive de l’association sulfadoxine-pyriméthamine réduit l’incidence du paludisme chez l’enfant de moins de 2 ans.