Le NEJM du 17 mars 2005 publie 3 articles concernant les effets indésirables cardiovasculaires des COXIBS, rofécoxib, célécoxib, parécoxib et valdécoxib.
Cardiovascular Risk Associated with Celecoxib in a Clinical Trial for Colorectal Adenoma Prevention
Ce travail montre que le célécoxib, Celebrex*, aux doses de 200 et 400 mg par jour a augmenté la mortalité d’origine cardiovasculaire par infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, insuffisance cardiaque. Il faut cependant noter que la mortalité totale, toutes causes confondues, a été la même dans le groupe placebo et le groupe recevant 200 mg par jour de célécoxib mais qu’elle a été plus élevée à 400 mg par jour. Il n’est donc pas exclu que les coxibs, à certaines doses, puissent avoir des effets favorables qui sont effacés par l’augmentation des effets indésirables cardiovasculaires.
Complications of the COX-2 Inhibitors Parecoxib and Valdecoxib after Cardiac Surgery
Cette étude montre que l’utilisation de parécoxib, Dynastat*, et de valdécoxib en postopératoire de chirurgie cardiaque pendant 10 jours augmente, par rapport au placebo, les accidents cardiovasculaires et la mortalité. Une utilisation de ces coxibs, même pendant une courte durée, peut donc entraîner des effets indésirables cardiovasculaires graves.
Cardiovascular Events Associated with Rofecoxib in a Colorectal Adenoma Chemoprevention Trial
Au cours de cette étude cherchant à évaluer l’effet du rofécoxib, Vioxx*, dans la prévention du cancer colorectal, il est clairement apparu que les personnes sous rofécoxib faisaient davantage d’accidents thrombotiques que les personnes témoins, sous placebo. Il faut cependant noter que la mortalité totale a été la même, 10 décès dans chaque groupe d’environ 1000 personnes.
Ces 3 articles sont accompagnés de 2 commentaires qui retracent l’histoire des COXIBS et en tirent quelques leçons.
Le Lancet du 5 février 2005 publie aussi un article sur le risque d’infarctus du myocarde et de mort subite d’origine cardiaque et conclut que le rofécoxib, surtout à forte dose, augmente considérablement ce risque.
L’Afssaps vient, mars 2005, de renforcer les précautions d’emploi du Dynastat* et du Célébrex*. Mais, comme toutes les précautions du monde ne peuvent pas exclure la possibilité de survenue d’un infarctus du myocarde, même en l’absence de traitement par coxib, le médecin hésitera sans doute à prescrire un coxib car si un tel infarctus survenait chez un malade à qui il l’aurait prescrit, on suspectera l’implication du coxib dans cet accident.
Le même raisonnement s’applique évidemment à toutes les prescriptions mais, dans le cas des coxibs, il existe des médicaments de remplacement, AINS classiques et paracétamol, apparemment mieux tolérés sur le plan cardiovasculaire.