On sait depuis bien longtemps que les anti-inflammatoires non stéroïdiens, AINS, entraînent fréquemment des effets indésirables gastro-intestinaux allant d’une dyspepsie à une hémorragie digestive pouvant être mortelle. On a essayé de réduire cette toxicité gastro-intestinale de deux manières : en cherchant des AINS mieux supportés sur le plan digestif, ce sont les inhibiteurs sélectifs de la COX 2, et en donnant parallèlement à l’AINS utilisé un autre médicament protecteur.
Le BMJ d’octobre 2004 publie une mise au point sur les possibilités de réduire la toxicité gastro-intestinale des AINS.
Les auteurs de l’article classent les AINS en 3 groupes :
- les AINS classiques inhibant surtout la COX 1
- les AINS anciens ayant une activité inhibitrice COX 2 comme le méloxicam, Mobic*, la nabumétone, Nabucox*, le nimésulide, Nexen* et l’édodolac, Lodine* ; (le diclofénac, Voltarène* est parfois classé dans ce groupe)
- les AINS inhibiteurs spécifiques de la COX 2, célécoxib, Célébrex* et le rofécoxib, Vioxx*qui a été mis à la retraite.
Les médicaments des 2 derniers groupes entraînent moins d’effets indésirables digestifs, notamment des ulcères, que ceux du premier groupe, mais il faut prendre en compte leurs autres effets indésirables possibles.
Les auteurs de l’article considèrent trois possibilités de traitement concomitant de protection gastro-intestinale :
- les antihistaminiques H2, type ranitidine : efficacité non évidente
- les inhibiteurs de la pompe à protons type oméprazole : efficacité réduite
- les prostaglandinomimétiques, misoprostol, Cytotec* : le plus efficace
Selon la publication analysée, pour les malades qui doivent prendre un AINS et qui ne le supportent pas sur le plan digestif, le médicament à lui associer de préférence serait le misoprostol, en tenant compte de ses contre-indications.
Remarques
Il y a un certain nombre d’années, on utilisait avec les AINS des pansements gastriques à base de sels d’aluminium et de magnésium mais ils sont devenus essentiellement des médicaments d’automédication.
Dans un certain nombre de circonstances il est possible de remplacer l’AINS par le paracétamol qui n’a pas habituellement d’effet indésirable digestif.
Plus d’informations : Modificateurs du métabolisme de l’acide arachidonique.