Evra* est un dispositif transdermique contraceptif qui est commercialisé en France depuis janvier 2004. C’est un estroprogestatif composé de norelgestromine et d’éthinylestradiol contenus dans un dispositif transdermique ou patch, à partir duquel une partie de ces 2 substances pénètrent dans l’organisme à travers la peau.
La norelgestromine, le progestatif , est une molécule nouvelle comme médicament mais c’est en fait le principal métabolite actif du norgestimate, principe actif déjà présent dans les pilules contraceptives comme Cilest et Tricilest*. L’éthinylestradiol est l’estrogène utilisé dans les contraceptifs estroprogestatifs.
Pour situer la norelgestromine sur le plan chimique, voici sa formule ainsi que celles du norgestimate, et du norgestrel:
Le norgestimate est hydrolysé dans l’organisme avec déacétylation en norelgestromine qui elle-même est partiellement métabolisée en norgestrel. Ce dernier, le lévonorgestrel, est actif et est le progestatif présent dans certaines pilules contraceptives comme Minidril*, Adépal*, Trinordiol*.
La pharmacocinétique de la norelgestromine et de l’éthinylestradiol après application du patch a été étudiée dans diverses conditions et montre l’obtention de concentrations sériques reproductibles. Il faut souligner que lorsqu’on enlève le patch au bout d’une semaine il contient encore une grande quantité de ces 2 principes actifs, introduits en quantité élevée pour favoriser la pénétration transdermique. Ce patch usagé doit être placé dans un sachet et remis a une pharmacie pour éviter une dissémination d’hormones dans l’environnement…
L’efficacité contraceptive d’Evra est, sauf peut-être chez les femmes de plus de 90 kg, du même ordre que celle des estroprogestatifs oraux bien connus.
Les effets indésirables possibles et les précautions d’emploi d’Evra sont ceux des contraceptifs oraux classiques.
En pratique, le premier patch Evra*est appliquée le premier jour des règles, laissé en place pendant 7 jours, retiré le 8 ème jour et remplacé par un deuxième (mais pas exactement à la même place) qui est retiré et remplacé le 15 ème jour par le troisième. La quatrième semaine, 22 ème jour, il n’y a pas d’application de patch (il y a 3 dispositifs par cycle)
Qu’apporte Evra* par rapport aux estroprogestatifs contraceptifs oraux ?
Essentiellement une autre forme d’administration que certaines femmes préféreront peut-être. La voie transdermique, en évitant le premier passage hépatique qui existe après absorption digestive, peut théoriquement avoir des avantages sur la voie orale mais les avantages d’Evra* sur les estroprogestatifs oraux restent à démontrer. Le patch peut par ailleurs avoir quelques inconvénients, réactions cutanées, décollement. Le prix du patch est également à prendre en considération !
Vous pouvez consulter le RCP d’Evra*, ou une version FDA en anglais.
La première phrase de ce document rappelle que les contraceptifs ne protègent pas du virus du Sida !
Voir les généralités sur les estroprogestatifs.