La rosuvastatine ou Crestor*, nouvelle statine découverte par un laboratoire japonais et développée par le Laboratoire AstraZénéca. a fait l’objet de critiques dans le Lancet du 25 octobre 2003, Vol 362.
Nous nous proposons de replacer ces critiques dans un contexte plus général.
La situation actuelle en matière de statines est la suivante : sont commercialisés en France la simvastatine (Lodalès*, Zocor*), la pravastatine (Elisor*, Vasten*), la fluvastatine (Fractal*, Lescol*), et l’atorvastatine (Tahor*). La cérivastatine, en raison de ses effets indésirables, a été retirée du commerce dans les pays où elle venait d’être mise sur le marché en 2001. La rosuvastatine vient d’être commercialisée aux USA mais pas en France.
Les nouvelles statines commercialisées ont certes été en général bien étudiées, notamment leur effet sur le cholestérol, mais elles n’ont pas subi l’épreuve d’une utilisation large et prolongée permettant de préciser leur efficacité (sur les accidents cardiovasculaires, la mortalité globale) et leur tolérance.
Les critiques du Lancet vis-à-vis de la rosuvastatine portent essentiellement sur les risques d’effets indésirables lorsqu’elle était utilisée à la dose de 80 et même de 40mg par jour mais le Laboratoire a renoncé à l’utilisation de ces posologies élevées. Voir à ce propos document FDA.
Que penser de la position du Lancet vis-à-vis de la rosuvastatine ? Elle est inhabituelle et aurait pu s’appliquer à bien d’autres nouveaux médicaments dont la supériorité sur les précédents était loin d’être démontrée. S’il s’agit d’une politique générale du Lancet pour une plus grande rigueur dans l’évaluation des médicaments et dans l’interprétation des résultats des études, elle peut être constructive.
Compte tenu du fait que la rosuvastatine est plus efficace que les autres statines pour abaisser le cholestérol, (pour le reste on n’en sait rien), son utilisation à une posologie plus faible que celles qui ont été initialement testées, paraît logique. L’exemple de la cérivastatine incite les laboratoires pharmaceutiques qui développent une nouvelle statine à la proposer à une posologie bien tolérée.
Quoiqu’il en soit, l’article du Lancet a placé la rosuvastatine dans le collimateur et si elle est mal tolérée aux nouvelles posologies, on le saura.
Pour compléter l’information à ce sujet, voir les lettres publiées dans le Lancet du 29 novembre 2003.