Nous sommes tenus au courant de l’évolution du SRAS, syndrome respiratoire aigu sévère ou en anglais SARS, severe acute respiratory syndrome, par la presse écrite et la télévision, ce qui est chose commune aujourd’hui. Ce qui me paraît plus remarquable, c’est que les deux plus grandes revues médicales, le New England Journal of Medicine, NEJM, et le Lancet aient publié en un temps très court d’abord en version "on -ine" (avant la version papier) des articles originaux concernant ce syndrome qui est apparu récemment.
Le NEJM a déjà sorti 5 articles et 2 commentaires concernant le SRAS, voici les articles :
- A Novel Coronavirus Associated with Severe Acute Respiratory Syndrome
- Identification of a Novel Coronavirus in Patients with Severe Acute Respiratory Syndrome
- A Major Outbreak of Severe Acute Respiratory Syndrome in Hong Kong
- A Cluster of Cases of Severe Acute Respiratory Syndrome in Hong Kong
- Identification of Severe Acute Respiratory Syndrome in Canada
Le Lancet a publié un article : Coronavirus as a possible cause of severe acute respiratory syndrome.
On trouve dans ces articles des informations concernant le mode de contagion, la symptomatologie clinique, radiologique et biologique , l’évolution et l’identification du virus responsable. Les articles les plus récents montrent que le SRAS est dû à un coronavirus particulier, ce qui devrait faciliter la sélection d’un antiviral actif et d’un vaccin. Mais pour le moment, ces acquisitions nouvelles n’ont pas encore de conséquences thérapeutiques préventives ou curatives. Elles ne modifient pas les précautions à prendre pour limiter l’extension de la maladie.
Ce qui me frappe dans cette affaire c’est la rapidité avec laquelle les recherches ont été faites, rédigées et publiées . Désormais, quand c’est important, les grandes revues utilisent le "on-line" pour diffuser directement et largement des informations de première main. Les versions papier arrivent beaucoup plus tard. Compétition entre les équipes de recherches, compétition entre les revues.
Sur le plan thérapeutique, un point à signaler : selon l’article du Lancet, il semblerait que la mise en route précoce d’un traitement par dexaméthasone et ribavirine réduirait la gravité de la maladie. Qu’est-ce que la ribavirine ?
La ribavirine, analogue nucléosidique de synthèse à large spectre antiviral, commercialisée en France sous le nom de Rebetol* dans l’indication traitement de l’hépatite C, a été retenue d’une manière empirique pour traiter le SRAS. On peut cependant noter qu’elle a été auparavant proposée pour traiter les infections respiratoires à virus syncitial. Il faut rappeler que la ribavirine peut avoir divers effets indésirables et est tératogène lorsqu’elle est prise par la femme enceinte et aussi par l’homme avant la fécondation et pendant la grossesse en cas de rapports sans préservatif.
Pour ribavirine, voir Antiviraux et son RCP.