Article du Lancet du 22 février 2003, vol 361, pages 653 à 661, intitulé "Relapse prevention with antidepressant drug treatment in depressive disorders: a systematic review ", ce qui pourrait se traduire par "Prévention de la reprise des troubles dépressifs par le maintien du traitement antidépresseur, revue de la littérature".
Les auteurs John Geddes et collaborateurs tentent, à partir des données de la littérature, d’évaluer l’intérêt de poursuivre le traitement antidépresseur qui s’est montré efficace sur l’épisode aigu.
Le terme "relapse" utilisé dans cet article mérite une explication : "relapse", s’applique à la reprise des symptômes dépressifs pendant une période de rémission même partielle alors que "recurrence", s’applique à un nouvel épisode dépressif survenant chez un malade considéré comme guéri de son épisode précédent.
On distingue schématiquement trois phases dans le traitement d’une dépression :
- le traitement d’attaque
- le traitement de consolidation pour éviter la rechute, "relapse"
- le traitement de maintenance pour éviter l’apparition d’un nouvel épisode dépressif, "recurrence"
La durée du traitement recommandée, après résolution de l’épisode aigu, en traitement de consolidation, est de l’ordre de 6 mois.
Les faits qui ressortent de l’article analysé sont les suivants :
- La poursuite pendant une durée allant de 6 mois à 3 ans du traitement par un antidépresseur, comparativement à un placebo, réduit le risque de reprise des troubles dépressifs d’environ les 2/3;
- Le résultat est globalement le même quel que soit le type d’antidépresseur utilisé, ce qui incite à choisir au départ un de ceux qui ont le moins d’effets indésirables;
- Un pourcentage un peu plus élevé de personnes maintenues sous antidépresseur (18 %) que sous placebo (15 %) arrêtent leur traitement, sans doute en raison d’effets indésirables.
Ce travail apporte la preuve de l’intérêt de la poursuite du traitement par antidépresseur chez des malades ayant des dépressions graves avec un risque élevé de rechute.
Les auteurs notent que les constatations qu’ils ont faites ne s’appliquent pas nécessairement à tous les déprimés et que par ailleurs l’arrêt brutal du traitement antidépresseur a peut-être pu, dans certains cas, entraîner des manifestations de type dépendance qui pouvaient être confondues avec une reprise de la maladie.
Voir aussi : Antidépresseurs.