Après la dépendance tabagique et le Zyban*, la dépendance alcoolique et la naltrexone.
La naltrexone, antagoniste morphinique ( voir Antagonistes morphiniques) est commercialisée dans divers pays dont la France sous le nom de Revia*, comprimés à 50 mg, dans l’indication: traitement de soutien dans le maintien de l’abstinence chez des patients alcoolodépendants.
L’article de JH Krystal et collaborateurs, paru dans le New England Journal of Medicine, a montré que la naltrexone n’était pas plus efficace que le placebo dans le traitement de la dépendance alcoolique.
Krystal JH, Cramer JA, Krol WF, Kirk GF, Rosenheck RA; Veterans Affairs Naltrexone Cooperative Study 425 Group.
Naltrexone in the treatment of alcohol dependence
N Engl J Med 2001 Dec 13;345(24):1734-9
Des restrictions aux conclusions de ce travail ont été avancées : les alcooliques de cette étude étaient trop invétérés, trop vieux, une cinquantaine d’années, et puis il n’y avait presque que des hommes et la plupart vivaient seuls! Ils étaient "veterans".
Voir les commentaires sur l’article de JH Krystal.
Quoiqu’il en soit, si les conclusions de cet article sont justes, celles des Autorités Administratives et de leurs experts qui ont accordé l’AMM à la naltrexone dans cette indication le sont moins. Même si l’on admet que la naltrexone a une activité bénéfique dans le traitement de la dépendance alcoolique, cette activité serait relativement limitée et on peut s’interroger sur l’intérêt de sa prescription.
Si l’on considère le mécanisme d’action, le fait que la naltrexone ne soit pas très active dans le traitement de la dépendance alcoolique n’est pas très surprenant!
Goodwin FL, Campisi M, Babinska I, Amit Z.
Effects of naltrexone on the intake of ethanol and flavored solutions in rats.
Alcohol 2001 Aug;25(1):9-19