L’habitude et le prestige de ce que l’on ne comprend pas font que l’on ne s’étonne pas de prescrire des médicaments en fonction de la surface corporelle.
Et pourtant il s’agit là d’une pratique absurde empêchant de progresser en matière d’adaptation de posologie. Sur le plan pratique, aucun médicament ne s’administre par application sur la totalité de la surface corporelle et aucun médicament ne s’élimine notablement par la peau. Sur le plan théorique, tous les concepts et les calculs de pharmacocinétique reposent sur des volumes, volumes de distribution, concentration par volumes. La surface n’intervient jamais.
Il n’est pas possible d’établir un lien mathématique simple entre la surface et le volume d’un corps complexe. Le fait d’administrer un médicament en fonction de la surface corporelle – qui ne peut pas être relié à un volume- et ensuite de mesurer sa concentration dans un volume est saugrenu.
Et pourtant la posologie des médicaments les plus toxiques comme les antinéoplasiques est établie en fonction de la surface corporelle.
En réalité la posologie d’un médicament doit être établie en fonction du volume, volume corporel total, proche du poids puisque la densité moyenne du corps est voisine de un, volume de la masse maigre, volume de la masse grasse en fonction de la distribution du médicament concerné dans l’organisme. Il reste à conceptualiser ces notions mais c’est possible puisque nous sommes dans un cadre logique. Le rapport poids / taille donne une idée de l’importance de ces volumes mais sa traduction en surface corporelle est une aberration.
Pharmacorama est ouvert à tous ceux qui veulent donner leur opinion à ce sujet.