La nitisinone est un herbicide nitré, trifluoré et tricétonique. Elle inhibe la 4-hydroxyphénylpyruvate dioxygénase, HPPD, qui chez les plantes intervient dans la biosynthèse des plastoquinones et chez les animaux dans le catabolisme de la tyrosine.
La nitisinone est utilisée dans le traitement de la tyrosinémie héréditaire de type 1 où elle réduit la formation de métabolites toxiques.
La tyrosinémie de type 1 est due à une déficience en fumaroacétoacétate hydrolase, enzyme responsable de la transformation de l’acide fumarylacétoacétique en fumarate et acétoacétate, dernière étape du catabolisme de la tyrosine. Ce blocage enzymatique entraîne l’accumulation des métabolites situés en amont ; en excès ces métabolites notamment la maléylacétoacétate, la fumarylacétoacétate et la succinylacétone sont toxiques. La succinylacétone inhibe la biosynthèse de porphobilinogène et de l’hème avec accumulation d’acide delta-aminolévulinique.
Dans le traitement de la tyrosinémie de type 1, à défaut de pouvoir remplacer l’enzyme déficiente, la FAH, par thérapie génique par exemple, on recourt à la nitisinone qui inhibe la HPPD et prévient ainsi la formation des métabolites toxiques.
Pour éviter une trop grande élévation de la tyrosine qui peut se déposer dans la cornée et donner une opacité, l’apport alimentaire en tyrosine et en phénylalanine doit être réduit.
Le traitement par la nitisinone doit être débuté au plus tôt, dès que le diagnostic de tyrosémie de type 1 est posé car il s’agit d’une maladie grave dont l’évolution spontanée est défavorable.
La nitisinone est commercialisée sous le nom de Orfadin*, gélules à 2, 5 et 10 mg, voir RCP de la nitisinone.